Sensei Jean Pierre le Pierres

La Budoshin est affiliée principalement à l’Aïkitaï Jutsu Ryu Abe, l’histoire de cette fédération est intimement liée à celle de son fondateur, Senseï Jean Pierre Le Pierres.

Mickael fut son uchi deshi et principal uke pendant plus de 10 ans, et il nomma Mickael représentant officiel de l’ARA en Suisse en 2011.

Senseï est né le 28 mars 1949 à Paris, et commença l'Aïkido en 1962, qu'il pratiquera et développera pendant 54 ans. Senseï a suivi l'enseignement de plusieurs maîtres : Mitsuro Nakazano, Nobuyoshi Tamura, Minoru Kanetsuka, Masamachi Noro ou encore André Nocquet.

Senseï a débuté à Ermont dans le Val d'Oise, où il étudia avec Jean Delforge jusqu'en 1975. Au décès de ce dernier, Jean Pierre reprend le club et le dirigera pendant plusieurs décennies.

 En 1976 il passe à la FFAB sous la direction de Nobuyoshi Tamura, et se rapproche en 1980 de André Nocquet, rejoignant par la même le GAAN où il rencontre Christian Bouché Pillon, aujourd'hui 7°dan également , avec lequel il s'entraînera jusqu'en 1987, année où ils créeront l'EFA, ce sera alors 8 années de partenariat.

En 1995 l'ARA naît, l'Aikido Ryu Abe prend alors son envol, et évolue au cours des années qui suivent, grâce à une réunion de plusieurs experts nommés par Senseï, le collège technique.

En 2008, attaqué par d'autres fédérations françaises, notamment sur l'aspect dit "dur" de l'Aiki de l'ARA, nous fûmes contraints d'abandonner le terme "Aikido", nous devenons alors la première fédération d Aïkitaï Jutsu. Senseï en profite pour remettre au gout du jour les "séries" que Tadashi Abe avait créées pour enseigner l'Aiki aux européens, afin de remettre en place ce qui étaient à ses yeux les vraies bases de l'Aïki, et de réinstaurer le port du kimono noir pour les cadres de l'école, couleur de kimono portée en son temps par Senseï Tadashi Abe.

Il est vrai que Senseï pratiquait un Aiki qui pouvait paraître dur aux vues d'autres fédérations, mais elle se rapproche simplement de l'enseignement de Tadashi Abe, homme qui avait rendu ses grades dès son retour au Japon montrant ainsi l’ indignation des formes prises par l' AIKIKAI à ses yeux. De l’eau ayant coulé sous les ponts depuis, nous ne sommes bien sûr pas aussi vindicatifs aujourd’hui, l’Aikikai est la référence des keikos, et nous suivons même l’enseignement de quelques maîtres japonais de la maison mère.

 Néanmoins, le désir avoué de Senseï quant à ce genre de pratique était en effet un Aïki "efficace", pas de danse, pas d' Aïki sans atémis, pas de Uke qui chute tout seul, pas de magie. C'est une des raisons pour lesquelles il n’est pas opportun de parler des aspects dits "spirituels" de notre pratique, toute recherche spirituelle devant être individuelle, intime et propre aux besoins de chacun. 

L'ARA se refuse à "formater" les Uke, chaque pratiquant doit apporter sa propre identité à son Aïki tant en tant que Uke que Tori, il est évident que le but est de travailler et donc d’évoluer, mais en aucun cas refuser la douleur ou encore de chuter sans une véritable action de Tori.

Senseï nous a quitté le 26 juillet 2016 à l’âge de 67 ans, l'ARA et ses élèves sont des garants de la perpétuité de son héritage.

Sensei Tadashi Abe

Sensei est originaire d’une famille proche de la Cour Impériale Japonaise. Son père, élève d’Ueshiba Sensei, est un riche homme d’affaires qui possède plusieurs mines en Corée et réserve une partie de ses richesses pour le Kobukan Dojo.

 

Naturellement ce dernier incite son fils à étudier avec le Maître. C'est donc à l’âge de 16 ans que Tadashi débute l'Aïkido à Osaka, en août 1942. Plus tard, dans le but de se former directement auprès du fondateur, il devient uchi deshi à Iwama.

 

Durant la seconde guerre mondiale, il est officier de marine de l’armée Impériale. Tadashi est membre de l’escadron de kamikaze qui pilote des sous-marins torpille avec mission de se jeter sur les navires américains ; et ne doit son salut qu’à l’arrêt du conflit…

 

En 1952, après plusieurs années de pratique auprès du fondateur, il est nommé 6ème Dan.

 

Après l'obtention de son diplôme en droit à l’université de Waseda, Morihei UESHIBA décide de l’envoyer en Europe, avec pour mission de continuer le travail d’implantation de l’Aïkido, débuté un an plus tôt par Minoru Mochizuki.

 

Alors âgé de 26 ans, Tadashi ABE part s’installer à Paris et y étudie, en parallèle, le droit à la Sorbonne. Représentant officiel du Hombu Dojo, il enseigne l’Aïkido dans le dojo de Judo de Maître Mikinosuke Kawaishi. Ce dernier l’aide dans sa tâche et lui conseille de codifier les mouvements sous forme de séries pour adapter l'apprentissage de l'Aïkido aux esprits européens.

 

De 1952 à 1960, il suit méthodiquement ce conseil et développe une approche “rationnelle” des techniques. Sa pratique est linéaire, très axée sur la défense. L’enseignement de Maître ABE est très dur (il blesse parfois des personnes), mais il est particulièrement apprécié des judokas, dont plusieurs milliers se « convertiront » à l’Aïkido.

 

Surmontant de nombreuses difficultés, il parvient à développer l’Aïkido en France et en Europe. Durant cette période, il effectue de nombreux voyages en Belgique, en Italie, en Suisse et au Royaume-Uni, notamment, pour aider Kenshiro Abbe dans le développement de l’Aïkido dans ce pays.

 

Il est également l’auteur de deux ouvrages traduit en français par Jean ZIN (4e dan de Judo - 3e dan d'Aïkido à l’époque) : « L'arme et l'Esprit du samouraï » paru en 1958 et « La Victoire par la paix » paru en 1960. Ces deux livres contiennent des centaines de photos techniques révélant un art plus semblable à l’Aïkibudo qu’a l’Aïkido « moderne ».

 

En 1960, après huit années de travail en Europe, il décide de retourner dans son pays, considérant sa mission accomplie. Avant de quitter la France, il décerne le quatrième dan à son élève, André Nocquet, qu’il charge d’assurer la relève. Il laisse plusieurs milliers de pratiquants en France, avec parmi eux de nombreuses ceintures noires.

 

A son retour au Japon, devant les dirigeants de la fondation Aikikai réunis pour lui décerner son 7ème dan, il prononce la déclaration suivante : « Je refuse ce grade. Je reçois mes dans du fondateur et non d’une Fondation. L’Aïkido que j’ai appris avec O Sensei était un Budo. Depuis mon retour au Japon, je m’aperçois que ce que l’on enseigne ici aujourd’hui n’a plus rien à voir avec cet art martial. Je n’ai plus rien à voir avec vous. Je vous rends mon menjo, certificat de mes grades. ».

 

Déçu par l’évolution de l’Aïkido, il reproche au Hombu Dojo de pratiquer un « sport de femmes », refuse son grade de 7ème Dan et décide de quitter l’Aïkikai. Par la suite, il se lance dans les affaires d’import-export de cravates à Hong Kong.

 

Tadashi Abe décède le 23 novembre 1984, à l’âge de 58 ans.

 

Tadashi ABE fut le pionnier de l'Aïkido en Europe et en France plus particulièrement. Il fut le premier professeur à vivre et enseigner sur une longue période en occident. Homme peu banal, il se démarquait par son caractère guerrier et sa pratique très martiale. Respecté pour sa technique et ses engagements, il avait une très haute estime de l’Aïkido et du fondateur, dont il portait toujours une photo sur lui…Très talentueux, il avait aussi un sérieux penchant pour l’alcool et le combat…

Fondateur de l'Aïkido

Morihei Ueshiba (14 décembre 1883 - 26 avril 1969) est le fondateur de l'Aïkido. En adaptant les techniques de combat ancestrales japonaises, il a contribué, avec Jigorō Kanō et Gichin Funakoshi, à la conservation de ce savoir menacé d'oubli par la modernisation de la société japonaise.

 

Après avoir contribué à la militarisation des esprits dans les années 1930 en développant l'Aikibudo dans les écoles militaires et divers lieux de pouvoir, sa quête personnelle ainsi que le traumatisme lié à la défaite japonaise de 1945 l'amenèrent à modifier son approche martiale en "voie de l'harmonie", rejetant toute idée de compétition suivant en cela les paroles de l'empereur Hirohito lors de son allocution en 1945 : "Nous avons résolu d'ouvrir la voie à une ère de paix grandiose pour toutes les générations à venir ". Ainsi, l'Aïkido fut le premier art martial à être de nouveau autorisé par les Autorités américaines d'occupation dès 1948.

 

Maître Ueshiba acquiert le titre de O'Sensei (« grand maître », maître dans le sens « professeur ») et continue à perfectionner l'aïkido à Iwama. Dès le début des années 1960, O'Sensei retourne vivre au Hombu Dojo. Là, il enseigne et dirige de manière (quasi) quotidienne le cours du matin de 7h. De plus, il n'était pas rare que O'Sensei professe sa méthode sous forme de démonstrations (avec un ou plusieurs uke) durant les cours l'après-midi comme en témoignent ses élèves. Il développa également l'ultime évolution de son art, transformant un art de guerre en art de paix par le Shobuaiki.

 

En 1969, maître Ueshiba tombe malade. Il meurt le 26 avril 1969 emporté par un cancer foudroyant Son visage était vraiment beau comme le masque nô d'un vieil homme. Si on meurt du cancer, il y a habituellement beaucoup de souffrance et la douleur demeure sur le visage. Mais, ce n'était pas le cas avec 0-Sensei. Il a gardé un visage divinement beau. Deux mois plus tard, Hatsu, sa femme, meurt à son tour. Son fils Kishomaru Ueshiba prendra sa suite.

 

Moriteru Ueshiba, petit-fils du fondateur, est l'actuel Doshu, ou Maître de la Voie. Il continue, avec l'aide des grands maîtres à travers le monde, à développer l'aïkido, et à diffuser l'esprit de maître Ueshiba dans son message de paix.